séance n°8 : l’évidence au « moment 1800 ».
Cette séance, organisée et animée par Lucien Derainne et Jacob Lachat, aura lieu à l’Université de Bourgogne et nous vous en transmettrons le programme détaillé à l’automne. Elle sera elle aussi comodale et l’occasion d’associer les étudiants de Licence intéressés et de Master à ces travaux de recherche.
« Ce qui est évident se montre et ne peut pas être prouvé », écrit Joseph Joubert dans ses Carnets à la date du 14 juillet 1800. L’intérêt que Joubert porte à cette notion est caractéristique du « moment 1800 ». L’evidentia, figure permettant, selon les mots de Quintilien, de mettre un objet sous les yeux de l’auditeur, acquiert une nouvelle dimension à la fin du xviiie siècle, sous l’influence de la philosophie sensualiste et dans la pratique des orateurs révolutionnaires. Ce contexte intellectuel donne lieu à une nouvelle conception du rôle épistémologique de l’évidence, visible aussi bien dans l’écriture de l’histoire que dans la pensée des Idéologues, et questionnant le rapport de la vérité à la représentation. C’est donc un moment déterminant pour comprendre les différents « savoirs de la littérature » qui naissent durant un large tournant des Lumières. Cette séance du séminaire sera l’occasion de discuter ces hypothèses en les confrontant à des corpus variés.
14h : Accueil et présentation
14h15-14h45 :
Lucien Derainne (IHRIM, Université de Strasbourg), « Peut-on faire une histoire littéraire de l’évidence ? Le cas de la clarté durant le tournant des Lumières »
Discussion
15h-15h30 :
Hélène Parent (CSLF, Nanterre), « ‘Vos crimes ne sont démontrés qu’avec trop d’évidence’ : rhétorique du ‘genre accusatif’ dans les assemblées de la Révolution française »
Discussion- Pause
16h-16h30 :
Jordane Trubuil (collège Robert Doisneau (92) & CPTC, Université de Bourgogne), « Le Roman balzacien, du chaos à l’organisation : l’évidence de la Comédie Humaine ».
Discussion
16h45-17h15 :
Jacob Lachat (Université de Lausanne), « L’évidence des détails pittoresques ou l’impartialité de l’historien ».
Discussion et conclusion